140e Régiment d'Infanterie

septembre 1915



mois précédent mois suivant


1er septembre

début du mois

2 septembre

début du mois

3 septembre

début du mois

4 septembre

début du mois

5 septembre

début du mois

6 septembre

début du mois

7 septembre

début du mois

8 septembre

début du mois

9 septembre

début du mois

10 septembre

début du mois

11 septembre

début du mois

12 septembre

début du mois

13 septembre

début du mois

14 septembre

début du mois

15 septembre

début du mois

16 septembre

début du mois

17 septembre

début du mois

18 septembre

début du mois

19 septembre

début du mois

20 septembre

1er bataillon : achèvement du boyau traversant le village de Perthes (2 compagnies).
2e bataillon : 1 compagnie fournit des corvées d'aménagement du PC du général de division à la cote 200.
3e bataillon : 1 compagnie travaille au boyau de Merlon.

début du mois

21 septembre

A 16 h prise d'armes de tout le régiment pour la remise des croix de guerre militaire dont les noms suivent :
Le chef de bataillon Garnier prend le commandement du 1er bataillon.
La 1ere compagnie rentre au bivouac de Somme-Suippes.
Les 2e et 3e bataillons quittent le bivouac à 17h30. Le 2e va occuper les places d'armes de perthes et près de Merlon. Le 3e va camper à Cabane et Puits.

début du mois

22 et 23 septembre - Préparatifs d'attaque

En vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la décision ministérielle n° 12284 du 8 août 1914, le général commandant en chef a conféré la médaille militaire à la date du 5 septembre 1915 à :
Gatelliet Louis (matricule 14614) médecin auxiliaire 140e régiment d'infanterie. Jeune médecin auxiliaire d'un dévouement absolu, d'un zèle qui ne s'est jamais démenti, d'une bravoure froide qui l'ont citer à l'ordre du corps d'armée en juin 1915. Gravement blessé le 4 septembre 1915 en portant secours à des blessés sous le feu de l'artillerie.

Perte : 8e compagnie Schavsinski Léon blessé.

début du mois

24 septembre

Occupation des places d'armes (nuit du 24 aux 25)
  1. Les éléments suivants 1er bataillon Garnier, compagnie de mitrailleuses, sapeurs pionniers, liaison du colonel ; sont rassemblés à 23 h 30 en colonne par quatre sur la piste qui va du bivouac du colonel au passage à niveau 18. La tête au passage à niveau dans l'ordre : colonel et liaison, pionniers, mitrailleuses. Les éclaireurs montés accompagnent la colonne jusqu'à Calanc et Puits et y gardent les chevaux des officiers.
  2. Les bataillons du 140e occupent cette nuit les places d'armes de Perthes dans les conditions suivantes :
  3. Liaison, dès l'arrivée à Perthes, les bataillons détachent au PC du colonel avec leurs agents de liaison : 1 courrier par compagnie, 1 clairon par compagnie.
  4. Les chiens de guerre, les éclaireurs montés sont renvoyés provisoirement au TC à Cabanc et Puits.
Ordre général – Nomination Le général commandant en chef appris à la date du 24 septembre 1914 la décision suivante :
Le capitaine Perrin du 140e régiment d'infanterie est nommé chef de bataillon à titre temporaire dans les conditions du décret du 2 janvier 1915 est affecté au 99e régiment d'infanterie.

début du mois

25 septembre - Attaque par la 2e armée des positions allemandes en Champagne (carte)

Dispositions préparatoires   (extrait des instructions pour l'attaque )
Rôle du 14e Corps d'Armée
La 2e Armée attaque les auteurs au nord de la Dormoise (vallée de Tahure).
Le 14e corps, flanqué à droite en 11e Corps, à gauche le 2e Corps d'Armée coloniale attaque sur le front de la Butte de Tahure, hauteur 193, à l'est de Butte de Souain.
La 27e division attaque droit devant elle entre la Butte de Tahure et le trou de Bricot, les crêtes où s'aperçoivent les tranchées de la Vistule et de la cote 193.
Son attaque est flanquée à gauche par 3 régiments qui encercleront à l'est le bois du Trou Bricot pendant que le corps colonial et les troupes marocaines l'encercleront à l'ouest.
La 53e brigade (75e et 1er bataillon du 140e) attaque les hauteurs entre la butte de Tahure excluse et la cote de 201 (tranchées de la Vistule).
La 54e encercle les hauteurs au nord de la butte de Souain et à l'ouest de la cote de 201.
Les 2e et 3e bataillons, la compagnie de mitrailleuses du 140e sont en réserve de division aux ordres du lieutenant colonel.

Objectif
La cote de 101 par le bois des Perdreaux.

But
Appuyer et relier les attaques des 53e et 54e brigades. Poussé en avant.

Dispositif
Par bataillon accolés :
2e bataillon à droite,
3e bataillon à gauche.
200 pas de l'intervalle entre les bataillons.
Chaque bataillon en colonne double ouverte à 150 pas d'intervalle 300 pas de distance.

Les compagnies ayant :
dispositif du régiment le 25 septembre


Le dispositif sera pris au débouché des boyaux sur la première ligne, sans arrêt, les unités se suivants sans interruption afin de ne pas retarder le débouché des troupes qui suivent.
Le dispositif pourra varier au cours de la progression selon les circonstances. L'essentiel est tout d'abord de déboucher rapidement.

Itinéraire entre les places d'armes et les boyaux
Objectifs – Direction
Ce dispositif étant pris au sortir de notre tranchée de première ligne, la direction est prise par la compagnie de tête de la colonne de gauche du 2e bataillon :
  1. sa section de gauche suivant le chemin de Perthes au bois du Paon jusqu'à la tranchée d'York,
  2. au nord de la tranchée d'York,
  3. à partir de là roue de Tahure à Souain la direction est prise au centre.
La section de gauche du 2e bataillon et la section de droite du 3e bataillon marchent sur la cote 201 - reconnaissable à un bouquet de bois à l'est duquel s'étend une crête nue.

Points de repère
Liaison
Etre en liaison constante avec le chef, avec les voisins, avec l'artillerie, pour qu'il n'y ait pas d'efforts perdus et que tout le monde travail ensemble.
Communiqué aussitôt au chef les renseignements recueillis. Pour assurer leur rapide transmission des centres de renseignements destinés à recevoir les signaux, les comptes-rendus etc., seront installés en arrière des troupes d'attaque d'abord sur la tranchée de 3e ligne allemande (bois 6 et 7) ensuite dans la tranchée d'York, ensuite loin.
Pour faciliter l'envoi des renseignements, des croquis de la zone d'attaque sont remis au commandant d'unité qui n'auront qu'à marquer d'un trait de crayon la ligne occupée par leur unité en indiquant le numéro de l'unité, le nom de son chef, l'heure, la situation et les renseignements à transmettre.

Les liaisons seront établies par les moyens suivants :


Cts de Cie

chef de Bat

colonel

agents de liaison




cyclistes




coureurs rapides


4 par Bat

16

téléphones


1 équipe

1 équipe

lanternes de signalisation

1 pour 2 Cies

1

2

fusées

1 par Cie

1 par Bat


fanions

11 par Cie

3 par Bat

5

carrés de toile bleue et rouge

une partie de l'effectif



grands panneaux (pour correspondre avec les avions)

2 par Cie




Tous ces moyens doivent être mis en action et se compléter les uns les autres.

Alimentation
Tout le monde emporte :
Dès que cela sera possible, de la soupe chaude, du café, de l'eau de vie, de l'eau seront poussés en avant. Tout cela est prévu.
Les instructions relatives à ce ravitaillement sont communiquées au chef de bataillon et à l'officier d'approvisionnement.

Services de Santé
Dispositions préliminaires

2 postes de secours
{

Poste de secours Gateliet (médecin-chef au 75e RI), à l'intersection de la sape C avec la deuxième parallèle.

Postes de secours de la Sape (médecin-chef du 140e RI), à l'intersection de la parallèle sanitaire avec A8.

Lignes d'évacuation : 2e parallèle - parallèle sanitaire – boyau A8 vers Cabanc et Puits.

1ere Phase
Les médecins du bataillon avec leur bataillon dans les places d'armes.
2e bataillon dans l'ancien poste du 75e à Perthes.
3e bataillon à proximité du relais du GBD A8.
Évacuation des blessés sur ce relais.

2e Phase
Postes de secours des 2e et 3e bataillons dans la première tranchée allemande près des chemins de terre de Perthes au bois du Paon et à la cote 185.
Évacuation sur les postes de secours Gateliet et de la Sape.

3e Phase
Postes de secours des deuxième et troisième bataillons dans la tranchée d'York.
Évacuation sur les postes de secours de la première tranchée allemande.

4e Phase
Postes de secours des deuxième et troisième bataillons à proximité de la route de Souain à Tahure.
Évacuation sur les postes de secours de la tranchée d'York.

Exécution de l'attaque
Fait principaux de la journée du 25 septembre
Offensive et occupation des crêtes de la cote 193.
Arrêt de l'offensive des lignes organisées et intactes.
Consolidation des biens acquis et préparations de la continuation de l'offensive.
L'heure fixée pour l'attaque est 9 h 15.
À 9 h 15 la réserve de division quitte ses places d'armes et s'engage dans les boyaux conduisant à la première ligne.
À 9 h 30 les têtes de colonnes débouchent de la tranchée de première ligne - derrière le 75e régiment d'infanterie et le premier bataillon du 140e régiment d'infanterie.
Le drapeau est déployé.
Au pas de course les unités franchissent les deux premières lignes des tranchées ennemies et se forment sur la même ligne.

Dispositif
Tous deux en colonne double ouverte, 150 pas entre les compagnies, 200 entre les bataillons. Les compagnies en ligne de colonnes par ordre à 100 pas.
Une section de mitrailleuses marche avec chaque bataillon entre les deux compagnies de tête des colonnes.
Une section en réserve entre les deux bataillons à hauteur des compagnies de queue.
Les sapeurs pionniers du régiment sont divisés en deux sections suivant chacune l'un des bataillons.
Une section du génie doit suivre chaque bataillon.
Une demie batterie de 58 bon marché avec les cinq heures pionniers du régiment qui en doute les projectiles.
Les tombeaux et clairons battent et sonnent la « Charge », les hommes chantent la « Marseillaise ». L'enthousiasme est magnifique, d'un élan superbe sans arrêt, malgré les tirs de barrage qui les accueillent dès le départ des places d'armes, les deux bataillons progressent vers leur objectif.
Quelques difficultés se présentent au début dans le maintien de la direction les unités tendant obliquer vers la droite dans le sillage de la réserve de brigade.
Elles sont ramenées vers la gauche à hauteur de la troisième ligne ennemie et à partir de la tranchée d'York la direction est conservée, l'axe de la marche à 100 à l'ouest du bois du Paon et par le milieu du bois des Perdreaux.
Les effets des tirs de barrages se font particulièrement sentir à la hauteur des bois 6 et 7, du bois 8, du bois de la tranchée Schaffaise, du bois du Paon et des Perdreaux et sur la route de Tahure ; au passage du ravin longé par cette route, l'attaque est accueillie par des feux d'infanterie partant de la gauche (Trou Bricot).
Les troupes de premières lignes ont perdu pendant leur progression rapide sous le feu la régularité de leurs formations, certains vivent se sont creusés que remplit la réserve de division.
Tout en progressant certaines positions encore occupées par l'ennemi sont nettoyées (batteries, emplacement de mitrailleuses).
Les unités de tête des bataillons de la réserve accélèrent l'allure, rejoignent les troupes de première ligne à hauteur de la route de Souain à Tahure et progressent avec elle.
Les éléments de queue, sections de pionniers, sections du génie, demie batterie de 58, arrêtées dans les boyaux encombrés - en particulier par des prisonniers ramenés à l'arrière – n'ont suivi qu'à grande distance la marche des 2 bataillons qu'ils rejoindront tardivement sur la cote 193.
Les emplacements de mitrailleuses, tranchée, batteries échelonnés sur le parcours ont été franchis et nettoyés.
Les batteries ennemies ont tiré jusqu'au dernier moment en plusieurs points. Les artilleurs se sont fait tuer sur les pièces qu'ils servaient. Plusieurs de celles-ci ont été prises chargées.
Les deux pièces de 105 de la batterie 4483 au sud de 193 avaient été hâtivement tirées en avant de leurs abris sur la crête, et pointées sur les éléments de tête de la ligne d'attaque.
La crête 193 -premier objectif à atteindre avant de pousser sur 201 est abordée vers 10 h 50. Les drapeaux du 52e et du 140e y sont plantés en face de la tranchée ennemie.
Cette tranchée - précédée d'un réseau intact de fil de fer barbelé - est occupée par des fantassins ennemis qui agitent les bras comme s'ils voulaient se rendre à l'arrivée de notre première ligne sur la crête.
Les compagnies de la réserve de division et du 52e vont s'y précipiter lorsqu'elles sont prises d'enfilade et à revers par des canons ennemis tirant de la région du Trou Bricot et de flanc par un feu violent de mitrailleuses sur leur gauche complètement découverte.
Un léger mouvement de repli se produit à la gauche de la ligne que rien ne prolonge à l'est du point 193. Le lieutenant-colonel commandant le 140e fait alors sonner la marche du régiment et « En Avant ». Les lignes se reforment et se portent au-delà de la crête.
C'est alors que le porte drapeau du 140e mortellement frappé sur la crête 193 où il a planté le Drapeau.
Les fils de fer qui précèdent les tranchées ennemies sont intacts, la crête 193 est balayée pas les mitrailleuses et par l'artillerie.
Vers la droite, le tir au cours d'une de nos batteries de 75 empêche la progression dans le ravin à l'ouest du bois 151.
L'élan de l'attaque est enrayé.
Il ne sera possible de la reprendre sur 201 qu'après avoir remis de l'ordre dans les unités de la réserve de division, les avoirs orientés vers leur objectif et procédé à une préparation nouvelle par l'artillerie.
Il est rendu compte à 11 h 20 de cette situation au général commandant la division.
Pendant ce temps l'artillerie ennemie qui, depuis une heure ne manifestait une très médiocre activité ouvre des hauteurs de la butte de Tahure un feu de barrage violent qui enfile la cote 193 et gêne considérablement la réorganisation des unités toujours soumises aux tirs de plus en plus nourri de mitrailleuses situées à gauche dans les bois au nord du Trou Bricot, et en avant de la lisière sud des bois 28 et 29.
Enfin l'appui de notre artillerie fait défaut.
Elle ne tire que sur les objectifs éloignés et reste sans action sur les défenses immédiates des tranchées 193.
Il est indispensable qu'une direction unique soit donnée à toutes les troupes de la 53e et 54e brigade qui occupe la cote 193.
Le lieutenant-colonel commandant le 140e en prend le commandement en même temps qu'il demande qu'un effort sérieux sur la gauche au nord du bois du Trou Bricot et l'action de l'artillerie sur tout le front rendent possible progression vers 201.
À 13 heures, reçu ordre du général commandant la 27e DI de pousser l'offensive jusqu'aux objectifs extrêmes fixés dans l'ordre d'attaque.
Un bataillon de 416e (bataillon Leclerc) est mis à disposition du lieutenant-colonel commandant le 140e.
L'attaque doit avoir lieu vers 19 heures. Ce bataillon de 416e attaquant sur 201 par les pentes boisées au sud-est mais l'absence de préparation efficace par l'artillerie, rend aléatoire la réussite de cette offensive qui est reportée aux 26 à quatre heures du matin.

Dans la nuit ce nouvel ordre d'attaque est modifié comme suit :
Cet ordre fut de nouveau modifié comme il suit.
À 4 h 15 les unités de droite de la 27e DI enlèveront par surprise les tranchées de la Vistule. 2 bataillons du 416e les appuieront. Les unités de gauche arrêtées devant 193 attaqueront à 7 heures les tranchées de la butte de Souain. Une demie batterie de 58 doit préparer l'attaque en détruisant les défenses accessoires et les mitrailleuses des tranchées 193.



Front français le 25 septembre avant l'attaque : ligne rouge continue
Front français le 25 septembre au soir : ligne rouge hachée
Limite d'armée : ligne de croix rouge
Limite de corps d'armée : double ligne rouge
1ères lignes allemandes : ligne bleue

début du mois

26 septembre - Offensive de la 27e division d'infanterie sur les tranchées 193, 201 est Vistule - Préparation de l'offensive de la 31e division d'infanterie

La préparation ne peut être effectuée assez tôt, la demie batterie de 58 n'est en mesure d'agir que vers 8 heures.
L'heure de l'attaque est reculée.
Après un bombardement intense des tranchées et des bois 30, 28, 29 au sud sud-ouest de 201 où existe des mitrailleuses de flanquement, l'attaque est prononcée par les éléments du 52e du 140e qui occupent la crête à l'est de 193.
Chacun doit enlever la portion de tranchée qui lui fait face.
Le bataillon Leclerc de 416e doit se porter sur 201 bars les pentes boisées au sud-est.
À 10 h 30 sous un tir de barrage d'une violence extrême effectué par des pièces artillerie lourde à obus fusants et obus percutants, les troupes d'attaque, 2e bataillon moitié du 3e bataillon du 140e bataillons Confortini et Yver du 52e s'élancent de leurs tranchées dans un élan merveilleux parmi les éclatements, la fumée, les gerbes d'éclats et de terre.
Mais l'artillerie a laissé intact les réseaux de fils barbelés qui précèdent les tranchées. En outre surtout dans la partie est, la ligne ennemie est oblique par rapport au front de départ, et la crête 201, objectif final de l'offensive, apparaît en dehors et à droite de la ligne des défenses accessoires.
Il se produit alors une dérivation de l'attaque de la droite, l'un après l'autre le 2e bataillon, les deux compagnies (11e et 12e) du 3e bataillon du 140e les bataillons Confortini et Yver du 52e se précipitent dans le ravin 165 et remontent les pentes de 201.
Les fractions de tête du 2e bataillon du 140e (6e Cie) attaquent la tranchée qui traverse à 200 mètres est de 201 la route de Tahure – Somme Py et y pénètrent.
Les bataillons Confortini et Yver accueillis sur leur gauche par des feux de mitrailleuses, s'arrêtent dans les bois 31 et dans la partie est du bois 30 derrière le bataillon Muret.
De son côté le bataillon du 416e ordre de les pentes à l'est de 201 marchands droits au nord et vient donner sur la tranchée de la Vistule à l'est du point où elle a par la route de Tahure à Somme Py.
Les fantassins allemands qui la garnissent agitent leurs casquettes comme s'ils voulaient se rendre, mais dès que les unités du 416e s'avancent elles sont accueillies à coups de bombes et de fusils en même temps que l'artillerie ennemie exécute en avant des tranchées un tir de barrage.
Un mouvement de recul se produit dans les lignes du 416e que les cadres, très réduits réussissent arrêter.
Le commandant Leclerc ramène alors son bataillon en avant mais il est blessé et remplacé par le capitaine de Lamy.
Un ordre de la 27e division d'infanterie est reçu vers 15 heures fait connaître que la 31e division d'infanterie doit attaquer dans l'après-midi les objectifs de la 27e division.
La 27e division d'infanterie doit couvrir et appuyer par le feu ce mouvement et se rassembler ensuite près de la route Souain - Tahure (cote 162) poursuivre la 31e division d'infanterie.
La 31e division d'infanterie a déjà commencé son mouvement, les régiments de la 62e brigade (81e et 96e) ont leur bataillon de têtes au sud de la croupe 193.
À 17 heures les unités de première ligne reçoivent l'ordre de se replier à 200 mètres en arrière de leurs emplacements pour permettre à l'artillerie de préparer l'attaque. Mais étant donné l'heure tardive, une préparation efficace ne peut être faite avant l'année et le temps manque, pour pousser jusque vers la première ligne vers 201, observateurs d'artillerie et téléphone, pour écraser par un tir précis les organes de flanquement et les mitrailleuses des bois au sud et au nord-est de 201.
Il est d'autre part indispensable de remettre un peu d'ordre dans les unités qui ont mené l'attaque vers 201 et qui sont dissociées.
L'attaque est donc remise aux 27 à 10 heures.
Pendant la nuit les troupes s'organisent sur leurs positions, creusent des tranchées et se reconstitue en partie autant que le permettent l'obscurité et la situation au contact immédiat de l'ennemi dont les mitrailleuses battent les parties non défilées du terrain conquis.

début du mois

27 septembre - Attaque de la 27e division d'infanterie et de la 31e division d'infanterie sur les positions 193 - Vistule (carte)

Afin de se rendre compte de la véritable situation des unités engagées au sud de 201 le lieutenant-colonel commandant le 140e visite entre trois heures à quatre heures le 27 les positions vers 201.
Il constate que la situation est la suivante vers 201 :
Des ordres en vue de l'attaque combinée avec la 31e division ont déjà été donnés aux unités placées devant 201. Le bataillon de Lamy du 416e a reçu un ordre direct de son colonel.
Les bataillons Yver et Confortini du 52e ont l'ordre de leur colonel (lieutenant-colonel Poucel) d'attaquer les tranchées de la cote 193 qui leur font face.
Il est manifesté que les ordres en particulier celui donné aux deux bataillons du 52e ne tiennent pas compte de la situation actuelle de ces unités.
Pour y remédier et pour éviter le désordre qui eût résulté de l'exécution de ses ordres, le lieutenant-colonel commandant le 140e réuni à 3 h 30 à la lisière du bois 31 les commandants Yver, Confortini, Muret, le capitaine de Lamy, commandant le bataillon de gauche de 416e le capitaine, commandant la compagnie de mitrailleuses de 140e et les commandants de compagnie pour leur exposer la situation et leur donner les ordres suivants qu'il se réserve de faire confirmer par le commandement : Il est rendu compte aussitôt de ces dispositions générales commandant la 53e brigade d'abord par téléphone, puis verbalement à son PC du bois des Perdreaux.

Un ordre reçu vers 10 h 15, modifiant celui donné la veille prescrit pour la journée du 27 les dispositions suivantes :
La 31e division d'infanterie, les éléments de la 27e division d'infanterie engagée sur le front de la taxe, le premier bataillon du 122e attaquent les tranchées de la Vistule.
Les colonels des 75e 416e 140e se partagent le commandement des troupes d'attaques. Le colonel du 416e gardant le commandement de ces deux bataillons engagés devant la Vistule.
Le colonel du 75e les autres éléments à l'est de 947.
Le lieutenant-colonel de 140e les éléments à l'ouest de ce point.
Les autres éléments de la 27e division d'infanterie attaquent sur 193.
L'attaque sera appuyée par AD07 et deux batteries lourdes sur les bois au nord de la Vistule et à l'ouest de la butte de Tahure.
Une demie batterie de 58 est répartie entre les positions 193 la Vistule.
La préparation doit commencer à 10 heures, l'attaque doit avoir lieu à 14 heures.
La compagnie du génie 14/6 doit fournir trois sections au 75e et une section au 140e.
Les mesures préparatoires résultant de cet ordre, rédigé sans qu'il ait été tenu compte des dispositions prises pendant la nuit devant 201 et de l'orientation déjà donnée aux bataillons ne sont exécutées qu'en partie.
Certaines fractions ne parviennent que tardivement aux emplacements qui leur sont fixés (compagnie 14/6 du génie) ou ne peuvent y parvenir (partie de la batterie de 58 chargée de tirer sur 949).
Il est nécessaire de modifier les positions arrêtées.

Les groupements suivants sont alors constitués (11 h 30) : Il prescrit à ce bataillon de se diriger sur le bois 31 ans suivant le ravin à l'ouest du point 151 et en défilant son mouvement sous bois afin d'éviter les tirs de barrage et les tirs de mitrailleuses qui battent le ravin à l'est de 165.
Il se porte aussitôt au sud du bois 31 dans son secteur d'attaque.
La préparation par l'artillerie est déjà commencée.
Afin d'éviter toute erreur, le lieutenant-colonel commandant de 140e avait dès la veille demandé que l'artillerie ne tirât pas à l'est du méridien passant par la cote 165 ni dans la partie est du bois 30.
Mais des organes de flanquement et des mitrailleuses se révélant aux lisières sud-est des bois 29, 28 et dans la partie ouest du bois 30, il est indispensable de les écraser par l'artillerie. Le tir de celle-ci, trop long et à gauche les atteints pas.
Il est nécessaire de régler le tir mais aucun observateur ne se trouve auprès du colonel commandant de 140e aucun fil téléphonique de le relier l'artillerie, il ne dispose que d'un seul fil coupé à chaque instant et par lequel les communications sont à peu près impossibles. Malgré ses appels pendant 3 h 30 de midi 30 à 16 heures il est dans l'impossibilité de faire rectifier le tir des batteries pour en obtenir les résultats désirés.
Aussi jusqu'au dernier moment, les mitrailleuses ennemies tirent-t-elles sans arrêt fauchant le terrain en avant du bataillon Confortini et dans le ravin 165.
L'attaque ordonnée pour 14 heures va néanmoins s'exécuter quand arrive à 13 h 30 l'ordre téléphonique de l'exécuter qu'à 16 heures.
C'est à grand-peine que cet ordre peut être communiquer en temps utile aux troupes de l'attaque.
Quant à l'ordre écrit relatif à ce retard ce n'est que vers 15 heures qu'il fut reçu.
Faute d'un réglage serré, la préparation d'artillerie est inefficace sur toute l'organisation défensive des bois au sud de 201.
À 16 heures l'attaque se déclenche.
Le 2e bataillon du 140e (sous les ordres du capitaine Picolet d'Hermillon qui a remplacé le commandant Muret tué à 15 heures 45) marche sur 201, suivi immédiatement par le bataillon Teilhac du 122e.
Le bataillon Confortini du 52e réduit à moins de 150 hommes progresse dans le bois 30.
Un tir de barrage d'une extrême violence effectuée par l'artillerie lourde avec obus à gaz lacrymogènes s'abat sur les troupes d'attaque et sur les réserves.
Le premier élan est arrêté, mais l'assaut est repris presque aussitôt. Le 2e bataillon de 140e atteint et occupe la tranchée ennemie qui relie le bois 30 au point 947 en travers de la route Tahure à Somme Py.
Le bataillon du 122e que son commandant le chef de bataillon Teilhac a reporté en avant après un léger recul, le prolonge à l'est se reliant à droite aux unités du 75e (bataillon Pirlot) et du 416e.
Le commandant Teilhac est blessé pendant l'assaut.
La 61e brigade de son côté a progressé sur les pentes, mais sans atteindre, semble-t-il, les tranchées de la Vistule dont nous n'occupons le soir que des fractions.
Le 322e réserve de corps d'armée, pousse de même des éléments jusqu'à 947 où se trouve une partie du bataillon Teilhac du 122e.
Toute cette action sur le terrain à l'est du front du 2e bataillon du 140e demeure assez confuse et les détails sont difficiles à préciser.
À gauche, devant 193 l'attaque est exécutée par : Sur tout ce front la préparation d'artillerie a été insuffisante. Les réseaux de fils de fer sont intacts. C'est en vain que les hommes entraînés par leurs officiers s'efforcent de couper, rampant jusqu'aux réseaux derrière des sacs de terre qu'ils poussent devant eux.
Le tir des mitrailleuses et des fusils bien installés dans les tranchées à contre pente et les organes de flanquement arrêtent leur progression.
La nuit vient. Il est trop tard pour reprendre la préparation par le canon et renouveler l'attaque.
Les pertes en tués et blessés sont élevées.
Les unités s'organisent sur la position conquise et s'y retranchent.
Les régiments de la 61e brigade qui ont attaqués sur le front 201 - Vistule sont également dissociés.
Les unités du 96e (bataillon Roubaud) sont arrêtées à la lisière sud-est du bois, les autres bataillons bivouac dans les bois sur les pentes au sud des tranchées de la Vistule.
Des fractions du 322e sont mélangées à celle des autres régiments.
C'est sur les pentes au sud-est de 201, un mélange assez confus des éléments de 8 régiments (75, 416, 322, 122, 81, 96, 140, 52) dans lesquelles les cadres s'appliquent à mettre un peu d'ordre.
Le 2e bataillon de 140e qui tient la tranchée ennemie à l'ouest de 947 avec des éléments des 322e et du 122e appuie au sud-ouest de la route Tahure à Somme Py, les 103 122e occupations de la tranchée au nord et reforma ces unités réduites au 2/5 de leur effectif. Il organise face au nord nord-ouest la position au nord de 4697.
À sa gauche, une section (environ 50) du 52e s'établit dans le bois 30 au nord-est de 4697.
À la lisière sud du bois 30 au nord-est sont installés les deux compagnies du 96e.
En visitant la position, le lieutenant-colonel commandant le 140e constate qu'un vide existe entre le bois 30 et la droite de la ligne du 52e en face de 4294. Il y place en travers du ravin, une compagnie du 322e qui s'y retranche face au nord-ouest barrant le vallon (22 heures).
Deux contre-attaques se produisent pendant la nuit, l'une sur le front des tranchées 193 vers 20 h 30, l'autre sur le front ouest de la tranchée de la Vistule vers 21 heures. Elles sont enrayées par le feu de l'artillerie et des mitrailleuses.
La nuit employée au renforcement de la ligne. La fusillade est incessante du côté allemand ainsi que le lieu de bomber de grenades sur les parties les tranchées conquises vers 947.
À plusieurs reprises, bombardements des pentes sud-est de 201 avec l'artillerie lourde.


Front de départ : ligne rouge continue
Ligne atteinte le 26 au soir : ligne rouge hachée
Terrain gagné le 27 : ligne pointillée rouge
Limite d'armée : ligne de croix rouge
Limite de corps d'armée : double ligne rouge

début du mois

28 septembre (carte)

L'ordre donné de consacrer la journée du 28 à l'organisation défensive de la position et à la réorganisation des unités. Des fanions blancs et rouges sont placés sur la ligne pour permettre le réglage de l'artillerie.
La liaison téléphonique avec l'artillerie (groupes Jacquot et Vial) est réalisé.
Du matériel (grenades, fusées, cartouches, fanions) est poussé aux unités de première ligne.
Le bataillon de 322 qui tient la partie ouest de la tranchée de la Vistule est attaqué dans la journée à coups de grenades. Il est en outre l'objet de plusieurs tirs de bombardements. Il subit de fortes pertes et n'a presque plus de cadres.
Dans l'après-midi son chef demande du renfort. Le lieutenant-colonel commandant le 140e après avoir vérifié la situation fait appuyer le bataillon du 322e par celui du 122e dont il dispose (capitaine Pebay qui a remplacé le commandant Teilhac) et qui se reforme au sud-est de 201.
Il pousse en même temps vers ce bataillon ce dont il peut disposer en grenades cartouches fusées etc.
En même temps la compagnie des mitrailleuses de la 62e brigade renforce l'organisation du front.

Le soir du 28 la situation est la suivante devant 201 et 193 en première ligne : À 22 heures reçu l'ordre de relève de la 27e division d'infanterie.
Le colonel commandant le 44e régiment colonial (colonel Veion) vient prendre le commandement du secteur d'attaque 201.
Le 44e régiment colonial relève 140e et les éléments du 52e et 75e sur le front route Somme-Py Tahure - méridien 34.
Les troupes de la 27e division d'infanterie et de la 31e division d'infanterie se retirent, celle située dans le secteur de droit avant minuit, celle du secteur de gauche avant quatre heures le 29.


1ère ligne française le 28 septembre à 18 heures : ligne rouge continue
Réserves : zônes hachurées en rouge
Limite d'armée : ligne de croix rouge

début du mois

29 septembre - Relève de la 27e division

Toutes les unités de la 27e division sont relevées à partir de une heure du matin.
Le 140e se reforme par compagnie au sud de la route de Souain à Tahure à la lisière est du bois des Perdreaux.
Les compagnies se portent ensuite dans l'intervalle compris entre les grands entonnoirs à l'ouest de Perthes et par la route de Perthes à Suippe, jusqu'à hauteur et à l'ouest de la cote 204 point de rassemblement du régiment où se fait le ravitaillement. Rassemblement terminé à sept heures.
Aucun blessé n'a été laissé sur le terrain.
À 11 h 30 le régiment de bivouaquer à Cabanc Puits.

Ordre du régiment n° 164
A mon régiment
En quatre journées de rudes combats vous avez donné la mesure de votre valeur.
Rien n'est qu'à la fierté de vous avoir commandé. D'un seul élan superbe vous avait franchi les retranchements ennemis et brisé sa défense et vous lui avez repris 4 km de notre sol envahi.
Honneur à ceux des nôtres qui sont tombés pour la cause sacrée, pas une goutte de sang n'aura coulé en vain.
Soyons dignes d'eux et restons face à l'ennemi jusqu'à la victoire définitive pour l'honneur et pour le salut de la Patrie.

                                                                                  TC le 29 septembre 1915
                                                                                  le lieutenant colonel commandant le 140e régiment d'infanterie
                                                                                                                 signé : Goubeau

début du mois

30 septembre

début du mois

mois précédent mois suivant